Le plan français qui mûrit longuement pendant les huit mois d'inactivité de la drôle de guerre est appelé « manœuvre Dyle », puis « manœuvre Dyle-Breda ». Dès le début de la guerre, Gamelin s'est douté qu'une attaque allemande ne pourrait guère passer que par la Belgique, en raison de la garde formidable montée par la ligne Maginot à la frontière franco-allemande. Une telle déduction apparaît d'ailleurs clairement aux yeux de tous, mais la réflexion de Gamelin est intéressante en ce qu'elle dépasse le simple cadre de la Belgique. Pour le général en chef français, il est évident que les Allemands envahiront aussi les Pays-Bas et le Luxembourg. Dans un premier temps, Gamelin envisage de porter des troupes — au minimum des avant-gardes —sur l'Escaut, en cas d'attaque allemande. Ceci permettrait de créer un front solide derrière une coupure naturelle, de protéger efficacement le bassin houiller du Nord et l'agglomération lilloise, et enfin de soutenir l'armée belge. En cas d'invasion de la Belgique, il serait en effet illusoire de vouloir protéger la frontière franco-belge, quasiment indéfendable, des villes comme Roubaix et Tourcoing se situant exactement sur la ligne frontière.
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