Un soleil de plomb, implacable, qui écrase hommes et bêtes de mars à novembre, un hiver des plus rudes avec des nuits glaciales où le froid remplace la chaleur comme principal ennemi. Des tempêtes de sable que rien ni personne ne peut prévoir et qui rendent tout déplacement impossible. Un sable qui s'infiltre partout et qui met hommes et matériel à rude épreuve. Un terrain, enfin, où les sables du Sahara rendent cette guerre semblable à une guerre navale, où les tactiques des chefs doivent se calquer sur celles des escadres, où les déplacements épuisants se font davantage au compas qu'à la carte... les affrontements brutaux ressemblent aux abordages. Le danger que représente l'Italie fasciste de Mussolini en 1940 est pris très au sérieux par les Anglais. Elle a une place privilégiée en Méditerranée, de par sa situation et son empire coloniaL Depuis 1912, elle occupe le Libye et près de 90 000 colons se sont installés en Cyrénaïque et en Tripolitaine. Une route côtière, la Via Balbia, et les ports aménagés de Tripoli, Tobrouk et Benghazi ont été aménagés. De l'Ethiopie, qu'elle occupe depuis 1935, l'Italie menace directement le Soudan, La Somalie et le Kenya. L'enjeu est évident : le canal de Suez est à La portée de l'Axe et si Mussolini coupe la « route des Indes », il isole L'Angleterre de son empire et tarit l'approvisionnement en pétrole d'Arabie Saoudite.