L'armée norvégienne est d'une faiblesse évidente en 1940. Le parti travailliste, au pouvoir depuis 1935, a longtemps considéré que l'armée était non seulement un repaire de réactionnaires mais aussi un poste budgétaire trop important par rapport à celui des affaires sociales. En conséquence, le budget de la défense est resté au plus bas jusqu'en 1937, date à laquelle le comportement agressif du voisin allemand a commencé à faire peur. En 1938, la somme allouée à l'armée n'est encore que d'une livre sterling de l'époque par habitant, un chiffre dérisoire. Le début de la guerre en Europe conduit à une mobilisation de la marine royale mais celle-ci ne dispose que de moyens insignifiants : l'un de ses bateaux date de 1858 et les quatre « cuirassés de défense côtière » sont de la fin du siècle dernier ! Seuls quatre des sept destroyers sont modernes, ce qui montre à l'évidence que la marine à elle seule sera incapable de repousser une invasion. L'armée de terre n'est pourtant pas, elle non plus, en mesure de s'opposer à l'ennemi, quel qu'il soit. Ses six divisions ne sont pas mobilisées entièrement, à l'exception de la 6e, dans le grand Nord, en raison de la guerre russo-finlandaise. Les cinq autres ne sont que sur un pied de guerre minimal, si l'on peut dire, que les Norvégiens appellent « surveillance de la neutralité ». L'armée ne possède pas de chars. Les cinq forteresses côtières, qui protègent notamment le fjord d'Oslo, possèdent une garnison d'artilleurs mais aucune infanterie pour lutter contre un assaut terrestre.
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